"Lire ou écrire, c’est une façon de prendre la fuite, la plus pure et la plus légitime des évasions. On en ressort plus forts, régénérés et peut-être meilleurs............ Nous favorisons des fugues temporaires”. Luis Sépulveda
Dans mon cahier, des traits
Barreaux d'une prison?
Non, les mots tels des notes
vont se poser sur ces barreaux
pour donner aux phrases des ailes
évasion vers un jour nouveau.
Les lignes ne sont plus barreaux
mais portée musicale
pour une fugue temporaire.
Ecrire pour prendre la fuite
ou pour rendre la fuite possible?
Ecrire pour se régénérer
en libérant les maux
et l'émotion des mots
devient poésie fenêtre ouverte
sur un monde plus beau
sur un monde nouveau?...
Mes mots attachés sur la page blanche, emprisonnés dans les lignes de mon cahier
s'écoulent de façon automatique avec liberté et fluidité,
le coeur de ma plume va puiser dans les couleurs de ma vie:
encre et griffe signent mon texte de couleurs arc-en-ciel.
Mes mots impriment mon vague à l'âme ou mon vagabondage et tout est possible....
Goutte à goutte de bonheur ils s'écoulent lentement...
Je revis bercée par ces mots alignés qui trament et tissent mes rêves,
l'écrit devient le buvard de mes fantaisies,
l'éponge de mes songes.
Si je suis lue, comprise, aimée je partage ou je donne
Si jamais je ne suis lue et comprise par personne:
j'écoute, je pense, je regarde, j'apprends, je grandis et
à nouveau j'écris, je peins et je colle les couleurs de mon coeur.
Eternel recommencement, Sisyphe d'une écriture perdue
qui chaque jour renaît pour se perdre à nouveau.
J'écris car je suis libre d'être une Sisyphe heureuse.
L'Histoire de ma liberté d'écrire ou de peindre
apprivoise la mort pour mieux la taquiner
j'aime la vie pour donner sens à sa fin.
Je suis libre d'écrire, libre de vivre mais aussi libre de mourir.
Commentaires
1 Didier Le vendredi, 13 juillet 2012
Pour moi la liberté c'est naviguer, mettre les voiles pour respirer, mon inspiration à moi gonfle mes poumons d'air marin, cet air marin qui gonfle le spi d'Opaline mon coursier des mers.
2 Annette Lellouche Le dimanche, 15 juillet 2012
Voici ma version de la liberté :« L’écriture est le seul espace de liberté absolue » Nicolas Fargues
Le livre et la lecture sont des armes imparables pour se détacher des soucis quotidiens.
Dès l’âge de quatre ans, je suis tombée dans la marmite des mots de la bibliothèque rose et verte. Je les brassais, les touillais, les titillais, les dorlotais, les agaçais, les rejetais, les reprenais, les cuisinais à toutes les sauces pour finir par les manger, les ingurgiter, les digérer ou pas. Je dormais dessus, me réveillais avec, me révoltais parfois quand la réalité était toute autre, quand mes rêves ne se réalisaient pas ou pas assez vite.
Puis arrivèrent les premiers émois, les premiers vers écrits sur un bout de table, les premiers mots d’amour griffonnés mais jamais expédiés. Pudeur exige !
Logiquement c’est là que les choses sérieuses commencent. Pas pour moi !
Pas le temps de penser à la nourriture spirituelle, celle du ventre urgeait.
Qu’à cela ne tienne, les Guy Descars, Hans Suyn, Albert Cohen, Françoise Sagan, Baudelaire, Zola … furent mes compagnons de route, partout, à chaque minute. Ils entretinrent mon esprit romanesque, ils alimentèrent ma hargne de la gagne, ils soignèrent mes plaies, ils me tracèrent mon chemin vers la liberté.
La liberté de penser que tout était possible, sans forcément passer à l’action !
La liberté de vivre la destinée des autres, sans demander la permission !
La liberté de croire, de vouloir, du pouvoir, du valoir !
Aujourd’hui, je suis de l’autre côté du miroir !
Je ne sais pas qui m’a passé le flambeau
Mais je le brandis avec fierté très haut
Toute une vie entière à emmagasiner mes mots
Pour aujourd’hui vous les resservir sur un plateau
D’or ou d’argent ou de bronze ou de carton ?
Avec courage, doute et détermination !
De la lecture à l’écriture il n’y a qu’une route à traverser
De Nicolas Fargues à Luis Sepulveda, en toute liberté :
Mes mots sont pour vous !
Et ils sont pour toi, ma Féline. Doux partage. Annette
3 Annette Lellouche Le jeudi, 30 août 2012